Il y a des quêtes qui vous happent dès les premières minutes. Pas par leur déluge d’action, mais par leur ambiance étrange, lourde, presque malsaine. « La gueule de l’enfer » dans KCD2 est de celles-là. Une plongée au cœur de superstitions paysannes, de vieilles rancunes et de ténèbres bien réelles, où votre jugeote vaudra autant que votre lame.
En apparence, tout commence comme un banal fait divers médiéval. Mais vous allez vite comprendre que derrière les vaches éventrées et les sermons crispés se cache une histoire bien plus tordue. Enfilez votre tunique, armez-vous de votre sang-froid, on part pour Stara Kutna.
Une bête, un prêtre et des villageois paniqués
Vous voilà dans le village de Stara Kutna, non loin de Kuttenberg. Dès votre arrivée, l’ambiance est électrique. Des cris fusent au sud du bourg, là où une ferme a été ravagée. En approchant, vous tombez sur deux hommes qui se disputent devant une vache atrocement mutilée. Et ce n’est pas la seule : plus loin, le carnage continue.
Le fermier Vladimir est convaincu qu’un démon est responsable du massacre. Face à lui, le père Marian tente de calmer les esprits, mais ses explications rationnelles ne convainquent personne. C’est à vous que revient la tâche de démêler cette histoire. Fouillez la scène, questionnez tout le monde. Un nom revient : la vieille mine à l’ouest. Et un détail troublant : des bruits de chaînes… et une silhouette à trois pattes.
Une offrande pour l’enfer
Marian vous demande de vous rendre dans l’ancienne mine, un endroit que les anciens évitaient comme la peste… jusqu’à ce que Vladimir et d’autres commencent à y déposer des offrandes dans un seau. Étrangement, les incidents cessèrent alors. Jusqu’à ce que Marian leur ordonne d’arrêter. Et là, tout a recommencé.
Vladimir vous remet une nouvelle offrande. Ce seau nauséabond sera votre sésame pour rencontrer ce qui se cache dans les tréfonds. En approchant de la mine abandonnée, une odeur fétide vous prend à la gorge. Henry descend lentement, et dépose le seau. Quelques instants plus tard… une ombre s’approche.
La suite ? Un craquement sinistre. Le plancher cède. Et vous voilà projeté tout au fond, assommé, dénudé, et traîné par une silhouette en armure. Bienvenue dans la gueule de l’enfer.
Seul, sans armes… et traqué
Le réveil est brutal. Vous êtes seul, sans équipement, dans des tunnels étroits et étouffants. Avancez avec précaution. Au premier croisement, prenez à gauche pour récupérer une torche sur un tonneau. Demi-tour, puis partez cette fois sur la droite.
Dans un cul-de-sac, vous tombez sur de mystérieuses notes : Les Écrits du Chevalier III. Des paroles énigmatiques évoquant un serment et une mission éternelle. En poursuivant, vous mettez la main sur deux schnaps du sauveur faibles — à conserver précieusement.
Un peu plus loin, dans une salle sombre, se trouvent une épée de chasseur et de nouveaux écrits (Notes II). Près du lit, récupérez un crochet. C’est le moment de sauvegarder : un petit coffre à crochetage moyen vous attend. Il contient le contrat du chevalier et 276 groschen.
Lisez ce document immédiatement : il révèle que Taras Mura, un chevalier oublié, avait pour devoir de veiller sur la mine jusqu’à ce qu’un remplaçant volontaire rompe le pacte… scellé par un prêtre mort depuis longtemps.
Retrouver votre équipement (et votre dignité)
En continuant, vous atteignez une salle plus vaste. Dans un panier, une clé du chevalier peut être trouvée si vous avez neutralisé Taras ou assez de discrétion. Mais l’idéal reste encore de retrouver votre propre équipement, caché un peu plus loin dans un coffre situé dans un tunnel en bois après une seconde échelle.
Avant cela, vous pouvez récupérer les Notes I, ultime pièce du puzzle. Ce texte vous plonge définitivement dans la tragédie de Taras Mura, ce chevalier maudit qui semble avoir perdu la raison à force de solitude.
L’affrontement… ou la paix ?
Vient alors le moment de vérité. En haut de la dernière échelle, vous croisez Taras Mura. Un colosse nu, hirsute, armé, l’esprit brisé. Trois options s’offrent à vous :
- L’affronter directement : si vous avez récupéré votre équipement, cela reste faisable. Mais Taras est dangereux, imprévisible, et le tuer ne vous apportera pas la meilleure fin.
- Tenter une élimination furtive : si vous avez suffisamment de Furtivité et d’Agilité, vous pouvez l’assommer. Cela vous permet d’éviter le conflit, et d’accéder à ses clés.
- Parler, et réciter les mots du contrat : la voie pacifique, à condition d’avoir lu le document. Cela déclenche un dialogue poignant où Taras vous avoue son calvaire. Il est prêt à partir… si vous acceptez de prendre sa place.
Retour au jour : dialogues, révélations, dénouements
En sortant de la mine avec Taras, plusieurs scénarios peuvent se jouer :
- Si vous avez fui sans lui parler ou sans le contrat, Taras sortira de la mine derrière vous. Les villageois, paniqués, l’attaqueront, et il finira massacré. Vous toucherez 225 groschen.
- Si vous avez récupéré le contrat mais tué Taras, vous pourrez expliquer la vérité. Vladimir sera soulagé mais inquiet. Vous pouvez l’apaiser avec une réplique religieuse ou fataliste. Récompense : 225 groschen.
- Si vous avez convaincu Taras de vous céder sa place, vous pourrez choisir :
- De laisser les villageois le lyncher malgré tout.
- De le protéger. Cela déclenche un combat intense contre les villageois. Si Taras meurt, la quête est un échec.
- Ou de résoudre le conflit avec des mots. En usant d’Éloquence ou de Charisme, Henry peut calmer les tensions :
- « L’erreur est humaine… » apaise tout le monde.
- « Laissez Dieu juger… » impressionne même Marian.
Cette dernière voie est la meilleure fin. Taras est libéré, les tensions s’apaisent, et Henry est récompensé de 475 groschen. Et peut-être quelque chose de plus précieux encore : la reconnaissance d’un homme damné.
La gueule de l’enfer KCD2 : un conte moral caché sous la boue
Qu’est-ce que « la gueule de l’enfer kcd2 », au fond ? Une mine hantée ? Un piège tendu par la folie humaine ? Ou simplement la métaphore d’un homme broyé par sa mission ? Cette quête nous renvoie à cette question obsédante : peut-on encore croire à la rédemption quand tout autour pousse à la haine ?
KCD2 n’offre pas de réponse facile. Juste une plongée éprouvante, immersive, où chaque choix laisse une trace. Et où, parfois, les meilleures victoires sont celles qu’on obtient sans verser une goutte de sang.